Semons l'Amour

Marathons 61/100 : 37 km, (Pazardjik – Plovdiv)

Je commence à faire des calculs… J’espère vraiment atteindre Istanbul.

Après ce sera vraiment autre chose.

Mais je viens de voir qu’en passant par Ankara, j’arriverais potentiellement à la frontière syrienne (ce qui est pour l’instant pur fantasme) au terme de 95 ou 96 marathons…

Ça me motive… Parce que j’appréhende la Turquie. Les longues routes vides et chaudes.

Aussi parce que je garde précieusement en tête mon intention de départ : aider un soldat à déposer son arme.

Quelle sera la meilleure manière de faire ? Sachant que mon deal est Jérusalem et courir 100 marathons. En fond, j’alimente mon cerveau pour qu’il fasse tourner quelques scénarios…

Sinon aujourd’hui le début était curieusement à l’inverse de d’habitude. Relativement facile.

Peut-être parce que j’ai passé une magnifique soirée. J’étais dans un appartement incroyable. Moi qui vit dans une cabane très rudimentaire tout au long de l’année, j’étais dans le luxe pour 40 € la nuit.

Le lit a quasi massé mon corps tandis que je regardais Nadal et Alcatraz défaire 2 argentins. J’ai aimé voir l’enthousiasme et l’amitié de ces 2 joueurs que l’on voit souvent rivaux. Leur talent aussi. L’esthétique de ce sport.

Oui je regarde le sport et particulièrement les jeux olympiques. Hier j’ai écrit je crois mon meilleur texte. 😁

Je me suis dit qu’arriver jusque là valait vraiment le coup, rien que pour qu’il me soit donné d’écrire ce texte. Il mériterait beaucoup de travail pour l’améliorer et il ne sera évidemment jamais parfait. Mais selon moi, c’est une pépite.

M’exprimer, c’est évoluer en produisant mon propre verbe, me découvrir et à travers moi le monde. Y voir un peu moins flou disons.

J’en profite pour préciser que j’ai beaucoup de joie à voir des prouesses sportives, des spectacles de danse, de la musique, de la créativité et surtout la joie d’hommes et de femmes se trouvant des espoirs et des joies communes.

Je crois que ça a une immense valeur intrinsèque. Fût ce autour d’un homme bleu et nu. Bon après on arrête.

Je ne voudrais en aucun cas gâcher le plaisir de tous ceux qui garderont en tête longtemps leur bonheur d’avoir participé ou vu cette cérémonie.

D’ailleurs, pour moi, le pire, est de s’opposer entre nous parce que nous croyons détenir une vérité ou bien qu’on voudrait que chacun réagisse comme nous.

Mais je fais ce projet parce que la communauté internationale semble incapable d’arrêter la guerre là bas et globalement notre destruction du vivant. Alors qu’il y a, si je ne m’abuse un consensus à ne pas tuer.

Exemple de paradoxe, pendant qu’on loue la fraternité aux JO notamment en soulignant la présence de sportifs palestiniens et israéliens, il y a eu ces 6 derniers jours, 130 morts palestiniens dans une opération à Khan Younès.

Du coup, j’ai une impression d’enfumage lorsque l’on fait passer cette image idyllique au premier plan. On mettrait le sport en fin d’information comme une tentative désuète d’échapper à la réalité, d’espérer, je comprendrais très bien.

C’est pas un avis. C’est un constat et une question. Quelque chose qui m’échappe.

On va me dire, c’est complexe. Mais je vais donner un exemple qui invalide cet argument.

Organiser une cérémonie comme ça en plein Paris, c’est vraiment complexe. Du coup, j’admire.

Mais alors pour Paul Watson dont chacun sait qu’heureusement qu’il essaie d’alerter sur la protection des océans, si tu réponds “je suis cela de près”, je buggue. Je ne comprends pas. Tu vas l’aider ou non ?

C’est pas clair. Soit tu passes un coup de fil à la première ministre du Danemark, soit tu dis par exemple, je préfère ne pas froisser les japonais avec qui on est en affaire en ce moment.

Imaginez que je sois allé à Jérusalem en courant. Et puis un jour ma fille me demande “papa tu pourrais aller m’acheter une robe au centre commercial ?”.

“Ma chérie, je vais y penser. Mais c’est loin tu sais.”

Bref. Je ne voulais pas garder pour moi ma question : comment se fait il que rien n’est impossible sur certaines choses et dans d’autres cas, où personnellement je trouve, certains aspects assez simples, tout semble compliqué…

Ce qui renvoie à une question pour chacun d’entre nous : “que voulons nous vraiment ?”

Et puis, alors qu’il me restait 10km. Panne sèche. Je voulais arriver avant 12h. Histoire de récupérer davantage. D’autant que j’arrivais dans la seconde plus grande ville de Bulgarie. Également la plus ancienne habitée d’Europe. La magnifique Plovdiv. Avec notamment les vestiges d’un stade pouvant contenir 30 000 personnes.

Le coeur était de 10 pulsations/minutes plus haut que d’habitude. Comme une fatigue soudaine.

Rien de bien méchant. Mais je me suis assis sous le porche d’un hôtel abandonné. Attendu que ça passe et puis j’ai mis mes écouteurs, mis mes musiques préférées. Pendant que mon esprit dansait, la ville s’est approchée. J’ai alors savouré avec intensité mon arrivée et puis ce nouvel hôtel en plein cœur du centre ville qui m’attendait.

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