Semons l'Amour

Marathon 20/100 : 44 km, 1200 D+ et 20 min de bateau (Camping sous le Burgenstock – Camping Vorauen)

Au moment où je commence à écrire, il est déjà 20h37. Une manière de dire qu’atteindre la barre des 20 % du trajet, était aujourd’hui un véritable défi.

Hier soir, on s’est d’abord couché tard. A 50 € la nuit en camping, nous avons dû vouloir en profiter.

Après ma fameuse participation au Sommet de la Paix en vélo sur les pentes du Burgenstock, j’ai rejoint Joël attelé aux fourneaux. C’est là que nous avons rencontré l’impressionnant et adorable belge : Joren.

Puis son ami Kilian et son amie Ellen.

Les 2 garçons qui nous dépassent d’une tête et ont eux des tablettes de chocolat sur le ventre et non dans la bouche, sont simplement champions du monde junior de kayak. Alors on essaie de voir ce qu’ils mangent… Des pâtes bolognaises.

On est évidemment super impressionné, pas pour les pâtes bien sûr, mais pour la simplicité et l’amitié à très haut niveau que l’on ressent entre eux. Selon Joren c’est d’ailleurs seulement cela qui lui a donné envie de faire ce sport.

Mais le truc fou, c’est qu’ils nous parlent comme si on était bien plus sportifs qu’eux.

La journée d’aujourd’hui remettra les choses à leur place.

La nuit en tous cas a été sportive, pour cause de cohabitation avec un groupe de polonais fêtant leurs 10 km de VTT du matin.

C’est donc j’imagine un cumul de ma déception de n’avoir pas été accueilli au Sommet de la paix comme un Zelensky demandant aux grands de ce monde de l’aider à faire rayonner l’amour. De la fatigue physique et du manque de sommeil qui doit expliquer que je n’arrivais pas à courir ce matin.

Juste un peu pour démarrer et atteindre le bateau de 8h40, 3 km plus loin. Après le bateau, il y a eu la pluie aussi, j’étais lessivé. L’occasion de remercier ma sœur pour son interprétation de cette chanson “on voudrait savoir éviter la pluie…” https://www.facebook.com/share/v/8FeY9zmS1KAgsUmM/

J’ai donc alterné marche, course, pause et murs des lamentations pour atteindre péniblement les 20 km en 7h. Oui vous lisez bien !!!

Pour ceux qui s’y connaissent en course à pied, je pense que là on peut parler d’un record.

Je commence même à saigner du nez. Ça sent alors gravement l’écurie…

Un bonheur n’arrivant jamais seul, arrive alors le col de 8km pour un dénivelé de 1000m.

Curieusement, pourtant, c’est là que j’ai commencé à retrouver une allure un peu correcte. Peut-être parce que la vue, les montagnes que je retrouvais enfin, m’ont enchanté.

Je me suis dit, puisque tu es en train de vivre l’éternité et plus encore pour cette étape, tu peux en profiter plus. Et puis, lorsque l’on sera à moitié dans les Déserts sous 45 degrés, je repenserai sûrement avec nostalgie à ces montagnes.

La brume, la bruine enveloppent le sentier qui serpente jusqu’au sommet. Me voilà enfin tout en haut. La vue est sublime, il reste à présent 12 km de descentes.

Bilan : j’aurais passé la journée sur le chemin mais je savoure, au moment de m’engager sur cette descente, d’avoir tenu.

Demain est un autre jour.

A mon arrivée au camping, j’espère retrouver un Joël les doigts de pieds en éventail devant 2 Perriers citron, mais j’avais omis l’épreuve du col avec un vélo de 50 kg.

Parti 1h après moi, il n’est arrivé que 30 min avant, complètement rincé, dans tous les sens du terme lui aussi. Il dira, j’ai réussi un 3F. Faim, Froid, Fatigué.

Tout de même, pour relativiser et que vous ne vous inquiétiez pas trop pour la suite, la journée d’hier était exceptionnelle, c’était donc à mon avis normal de l’absorber sur la journée d’aujourd’hui.

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