Ce Nous qui croit au pouvoir de l’amour

Marathon 30/100 : 56 km, (Ferrare – Lienz)

Il y a une très bonne nouvelle, c’est que j’ai réussi à gagner un marathon en allongeant encore la distance aujourd’hui.

J’avais un peu plus de 20 km d’avance sur le parcours initial hier et je viens d’atteindre une ville prévue au parcours mais de l’étape du jour suivant.

Désormais, je ne suis donc plus qu’à 8 marathons de mes enfants et toujours en 9 jours.

Je pense que j’ai pris ce risque aujourd’hui, car c’est un risque de faire une grosse étape après 2 jours de montagne, de manière à avoir une journée de récupération et d’organisation juste avant l’arrivée de ces magnifiques parties de moi.

Je m’y attendais à ce que ce ne soit pas qu’une partie de plaisir, je n’ai pas été déçu…

Vent de face, pluie, courbatures liées aux grosses descentes d’hier, difficulté à trouver le chemin, parcours plus du tout aussi beau. Ca a été probablement l’étape qui m’a le plus coûté.

Bref, en arrivant à 16h dans la ville autrichienne bouillonnante, il fallait encore trouver l’énergie pour trouver un endroit abordable où dormir, donc je n’ai pas trop tergiversé.

Mais je vois tout de même plusieurs autres très bonnes choses de cette éprouvante journée :

C’est que je suis à présent bien motivé à ne plus m’infliger une telle étape.

Et surtout, alors que vous vous direz peut-être que vous aimeriez que ce soit plus facile pour moi, et bien moi je crois que si nous voulons que le monde change, il nous faudra être prêt à affronter de grandes difficultés. Je vois des étapes comme celle d’aujourd’hui comme une manière très contrôlée, inconsciemment de ma part, de me préparer.

Je pense que pour que le monde change, il faut accepter de regarder bien en face ce qui nous fait mal et l’affronter. Le faire avec cette conviction que nous allons réussir et grandir au travers même de cette épreuve.

Pour aimer, il faut voir. Voir, c’est pouvoir comprendre.

Vous êtes, vous qui suivez l’idée que je poursuis, ce Nous que j’aime. Ce Nous qui croit au pouvoir de l’amour, qui cherche à le sentir et à le mettre en œuvre dans nos quotidiens. Qui y parvenez d’ailleurs si bien.

Mais le Monde est le produit du grand Nous. Celui qui est composé de chacun des 7 milliards que nous sommes. C’est ce grand Nous qui décide. A part égale, bien qu’on se laisse tous convaincre du contraire.

Le grand Nous dit je veux la paix et l’amour. Mais ce n’est pas la vérité.

Ce grand Nous est à mon sens plutôt composé d’une énergie qui veut être tranquille, qui veut avoir le mieux en faisant le moins d’effort possible. Qui n’est pas trop dérangé du sort des autres tant que le sien n’est pas compromis. Qui ne veut pas trop se mêler de politique parce que c’est compliqué, que ça prend du temps. Qui préfère avoir des opinions plutôt que participer à une réflexion ou pire encore , passer vraiment à l’action. Qui ne veut pas voir les causes des guerres, des corruptions, les conséquences de notre participation à l’avènement des multinationales prenant les rênes d’un État Monde.

Plus près de chez nous, ce grand Nous est majoritairement intéressé par les idées du rassemblement national manifestement. Ce serait tellement plus simple qu’on nous foute la paix. Il y a dedans ceux qui veulent le pouvoir, qui sont prêts à bien des horreurs pour cela et l’immense majorité qui appelle cette appétence l’ambition, avec une pointe d’envie et d’admiration.

Je pourrais décrire longtemps encore ce que Nous faisons, faisant ainsi passer ce qu’on nomme ma folie pour un éclair d’intelligence.

Utiliser le pouvoir de l’amour pour essayer d’infléchir nos énergies qui produisent des guerres, ce n’est pas juger ou essayer de convaincre, c’est voir, c’est tenter de comprendre pourquoi ce Nous est ainsi. Le reconnaître pleinement. Tel qu’il est.

Si je le comprends vraiment, alors je pourrais l’aimer. Alors un miracle pourra arriver.

Voyez, on peut alors vote relativiser.

Ces quelques éprouvants marathons sont bien peu de difficultés à côté d’essayer d’aimer ce grand Nous.

PS : ah l’Autriche !!!

PPS : Merci aux personnes qui ont récemment fait un don à l’association. Ça m’a beaucoup touché.

PPPS : Merci à tous d’être ce petit Nous qui grandit dans le grand Nous.