Marathon 95/100 : 47 km, 600 D+ (Anamur – Aydincik)
Est ce que le pastis turc c’est l’idéal pour la récupération? C’est ce que nous verrons demain…
C’est toujours un peu comme ça.
…Je termine une journée difficile à cause des courbatures de la veille. Trop heureux d’avoir fini et de me retrouver dans un hôtel où pour la première fois, je me baigne dans la Mer d’ailleurs. Vu qu’elle est en bas de mon lit.
Et là, en venant dans le restaurant, tout bascule.
Il y a une quinzaine de personnes attablées. Je m’assois mais personne ne s’occupe de moi. Je m’impatiente un peu. J’écris à quelqu’un : “j’ai l’impression de déranger. Peut-être je dois aller dans un autre restaurant ?”.
Et là, on parle et je finis par comprendre que je suis dans une fête privée. Ils proposent que je fasse partie de la fête.
Des femmes, des hommes m’amènent un buffet entier. Le plus incroyable repas que je n’ai jamais vu. Le pastis coule à flot, en particulier dans mes veines. Je trouve qu’il a le goût de l’amitié entre les peuples alors je vous écris saoul.
C’est embêtant j’avais prévu de vous dire des choses assez sérieuses.
Le témoignage de l’écrivain philosophe et poète Elias Sanbar à propos de la situation actuelle. Il est palestinien et a été médiateur de la paix.
Il explique l’importance pour le monde de ce conflit. La peur des juifs de la violence, des conflits et celle des palestiniens de ne pas exister. L’impossible réconciliation à cause de l’omniprésence américaine, ses méthodes. Et puis cette phrase : “Impuissant, je rejoins comme toujours les poèmes”. Pas un poème n’a été écrit depuis qu’ils ont été chassés de leurs Terres. Parce qu’un vers, est une maison. Alors ils ont vécu dans les poèmes existants.
Elias Sanbar
Interviewé dans l’émission “Et Dieu dans tout ça”, sur le thème : “Être palestinien aujourd’hui”
Je vous repartage à cette occasion, la chanson que j’ai écrite sur la base du livre “une bouteille dans la Mer de Gaza”. Je tiens beaucoup à cette chanson, parce que ce que j’aime ce sont ces personnes qui un jour se lèvent, osent, rêvent au-delà d’eux, pour l’humanité entière. Qui prennent des risques pour leur vie parce qu’ils croient au Nous. Parce qu’ils ont conscience de l’unité.
Voyez, pour moi, les marathons, les rencontres, les récits, ne sont pas vraiment une fierté. Ma vraie fierté, c’est d’avoir osé suivre la voix qui me disait de me mettre au service de plus grand que moi. Sans savoir pourquoi et en engageant entièrement ma vie. C’est là chose pour laquelle je n’ai aucune modestie.
Enfin, un ami s’étonnant qu’on ne parle pas plus de ce projet et à qui je disais philosophe : c’est ainsi ! Haussement d’épaules ! Mais il a insisté et m’a dit “imagine, maintenant que tu arrives, qu’un journaliste soit là quand tu débarques à Tel Aviv. Là tu n’es plus un fou, tu l’as fait”.
Je me suis dit que ça se tentait. Je vous partage donc ce petit texte que j’ai envoyé à quelques uns dont j’avais les contacts. Si vous connaissez David Pujadas ou ses confrères, n’hésitez pas.
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Bonjour,
Je suis Antoine Vernier. Je viens de terminer aujourd’hui mon 95e marathon de suite. Le 4 septembre prochain, j’atterirai à Tel Aviv depuis Chypre où je courrais mon 100e et dernier marathon direction Gaza.
Vous pouvez retrouver mon parcours et mes rencontres ici.
Je crois que seul l’amour, obsession des prophètes de chacune des religions monothéistes nées là bas, peut résoudre durablement nos conflits.
J’espère, sans prononcer un mot, juste par mon acte, que le cœur de chaque homme portant une arme, la peur et/ou la colère le rapproche de cette évidence que chacun connaît.
Je sais que l’Amour fait des miracles, je n’ai fait que l’expérimenter pour arriver jusque là, alors je serais très heureux de partager avec vous aussi mon dernier marathon. Le message de ce projet. Ses conséquences.
Antoine Vernier
PS : En parlant d’articles de presse, Merci à
Alice Milleville, rédactrice en chef du magazine running attitude. D’abord elle est hyper sympa et elle a fait paraître cet article le 4 août dernier auprès des passionnés de course à pied. Franchement, moi-même en lisant, je me suis dit, mais pourquoi il fait ça.
Antoine VERNIER, sociologue, vit à Angers dans une cabane sans eau et sans électricité.
En 2022, il court 23 marathons de suite jusqu’à Davos. De ce voyage, il réalise un documentaire « Et si on parlait d’amour !? » et en écrit un livre qui porte le même titre.