Marathon 91/100 : 25 km, (Antalya – Antalya puis Alanya en bus)
Franchement, il faut arrêter de se plaindre. Aller retour à la Fraîche le long de la Mer à Antalya ce matin. 25 km tranquille avant que la température ne monte trop.
Là, grosse fête avec le fameux petit déjeuner de la formule all inclusive sur la terrasse.
Et puis zou… J’avance de plus de 100 km en 2h… Le tout en dormant ! Jésus peut aller se rhabiller avec ses petits trucs sur l’eau.
Comment j’ai fait ce miracle ? J’ai pris le bus.
Il n’y a pas à dire, le progrès, c’est un sacré truc.
À 15h, je suis devant ma nouvelle piscine à Alanya.
J’ai vaguement pensé ajouter une dizaine de kilomètres. Il y a la Mer ici aussi. Et puis, j’ai eu la flemme.
…D’autant qu’on s’est appelé avec une amie.
On s’est demandé comment cette aventure pourrait se terminer.
Elle m’a parlé d’entonnoir. Cet étendard vous savez que les fous mettent sur leur tête. Je me demande ce qu’elle pense vraiment de moi.
Si j’ai bien compris, cette histoire d’entonnoir, c’était pour parler de cercles…
Le grand cercle de la vie, celui de notre histoire collective, celui avec ceux qui nous connaissent, le nôtre de cercle, quand on tourne le regard à l’intérieur de soi et puis celui avec elle. L’autre qu’on aime, qu’on cherche, qu’on espère.
Elle, le miroir où l’on peut voir tous ces cercles s’entremêler en même temps et où l’on peut voir plus encore. Au-delà. Peut-être Dieu lui-même. Ce bout d’entonnoir : Elle (là elle a pris un air énigmatique et elle a dit pour elle-même), pourrait-il être le déclencheur du reste ? Des autres cercles je veux dire.
Elle me fixait, fasciné…
Mon amie a beaucoup d’imagination. Elle m’a un peu perdu. D’ailleurs, je crois qu’elle a un peu oublié que j’étais là.
Alors je lui ai dit : “tu sais, tu peux me le dire si tu t’es remis à fumer”.
Elle a marqué un temps.
J’ai repris : “Et s’il ne se passait rien de spécial !? Si on finissait par conclure collectivement que je n’aurais rien changé au schimilimili… Par contre, que c’était une sacrée histoire. Qu’on peut simplement choisir de vivre de sacrées histoires”.
Pour lui prouver qu’elle n’était pas la seule à pouvoir dire n’importe quoi grâce à son imagination, j’ai ajouté : “Imagine ! Ça se passe pas du tout comme prévu.
J’arrive à Gaza, prêt à faire une déclaration devant CNN. J’avale une olive juste avant pour me donner une contenance. Et elle passe de travers. Je m’étouffe. Et je meurs en direct en me tenant la gorge, surpris et assez contrarié”.
Les journaux s’émeuvent et ils tournent en boucle cet épitaphe :
“Il meurt en s’étouffant avec un noyau d’olive à Gaza après avoir couru 100 marathons pour la paix”.
Mais cette histoire devient une légende et elle illustre depuis cette morale “C’est idiot d’attendre un nouveau monde. Le monde idéal il nous est déjà offert. Lui l’a vécu. En poursuivant son rêve. Essayer d’aimer du mieux possible. Jusqu’à ce terrible accident. C’est fou la vie”.
Et sinon, avant l’apéritif, voici le programme prévisionnel :
28/8 92 Alanya – Gazipasa 45 km
29/8 93 Zeutinada pension – 25 km
30/8 94 Anamur 51 km
31/8 95 Merkez 54
1/9 96 Yesilovacik 39
2/9 97 Tasucu 27 km bateau : 14h à 16h30 puis royal palace North cyprus 20 km = 47 km
3/9 98 larnaca 53 km
4/9 99 tel Aviv avion
5/9 100 Gaza ?
314 / 8 (dont journée avion si sans marathon) = 39.25 km de moyenne
Bonne soirée à tous.
Soyez prudents à l’apéro.
Antoine VERNIER, sociologue, vit à Angers dans une cabane sans eau et sans électricité.
En 2022, il court 23 marathons de suite jusqu’à Davos. De ce voyage, il réalise un documentaire « Et si on parlait d’amour !? » et en écrit un livre qui porte le même titre.