Marathon 53/100 : 37 km, (Aire d’autoroute à Pojate – Aleksinac)
Je ne sais pas où passe le temps, je suis à la bourre. Mon plan de route n’est pas clair jusqu’au yaourt de Sofia.. J’ai notamment 2 nuits de suite dehors pour l’instant. Et pas mal de petits détails à régler. Je vais écrire un peu vite du coup.
Encore très heureux d’avoir réussi aujourd’hui. Il me tarde que la chaleur baisse ceci dit.
J’étais fasciné par les paysages. Extrêmement similaires à ma bourgogne natale. Des coteaux, des vignes pleine de lumière, les tournesols et les champs de maïs à perte de vue.
Si les habitants ne parlaient pas Serbe, j’aurais eu l’impression de m’être bien gouré de parcours.
D’ailleurs, 2 fois j’ai eu la joie que des automobilistes s’arrêtent pour me demander leur chemin. Mieux, tranquillement installé dans une station service avec mon café, un vieux monsieur entre. Comme mon bonjour est extrêmement serbe, il est persuadé que je suis le pompiste. Alors il finit par s’énerver un peu que je ne veuille pas me lever pour aller faire son plein…
Ça fait marrer le vrai pompiste qui me présente Boki. Boki il parle un petit peu français. Il a l’oreille à moitié arrachée. Il souffre. Comme j’aime tenter de détendre l’atmosphère, je lui dis “tu as voulu faire ton américain ?”
Non un accident de vélo.
Je suis très impressionné parce qu’il est à moitié anesthésié par sa douleur. Pourtant, non seulement il trouve l’énergie de ne pas se plaindre. Mais mieux encore, de s’intéresser à mon voyage. On finit par parler de Macron. Notre star. Il le trouve très élégant. Je lui dis qu’on est tous comme ça en France.
Sinon, j’avais envisagé de vous parler de ma relation à trois avec Eva Bester. Elle a invité Alain Damasio. J’avoue que j’ai beaucoup aimé. Il a visité la sylicon Vallée et en a fait un ouvrage d’anticipation. Ce que la technologie fait de nous. On y apprend aussi que les éléphants ont des magnifiques rites funéraires.
C’est un podcast. Vous trouverez je suis sûr si ça vous intéresse.
Mais je crois plus sérieux de vous parler de Jean-Yves Leloup
C’est très riche. J’ai noté cette phrase : “La chambre nuptiale est le vrai temple de Jérusalem” évangile de Philippe. De quoi réorienter encore le projet. Il faut que je trouve le numéro d’Éva pour lui en parler.
Après ce que je viens d’écrire avant, je ne vous aide pas à voir la puissante perspective offerte par cet éclair.
Il parlait de l’altérité, l’intrication. Le fait que nous serons toujours unique, toujours en lien et toujours un. Que dans l’amour d’un ou d’une autre où nos différentes dimensions se rencontrent, il nous est donné la possibilité de connaître ce qu’est véritablement l’amour.
Enfin, certains ont eu la gentillesse de m’aider à voir que je ne suis pas toujours clair.
J’ai parlé de “partie 2” hier. Comme pour dire que les 51 premiers marathons étaient ma part pour les autres. Pour le monde. Et que j’aimais voir, ça me motive en tous cas, les suivants pour moi. Ce qui rejoint, symboliquement la théorie des 2 parties de vie. On a d’abord tendance à se conformer aux attentes de notre environnement, puis dans notre deuxième partie de vie, à plonger en soi, pour s’accomplir en répondant à ses besoins et aspirations.
Concernant L’Abbé Pierre, je précise bien que j’ai la plus grande empathie envers toutes les victimes de violences en général et spécialement sexuelles. La marraine de mon premier film est Ariane Bilheran qui est la spécialiste des pathologies du pouvoir et de la pedocriminalité. Ce sont vraiment des drames aux conséquences extrêmement profondes et longues à cicatriser. Qui nous concernent à ce titre tous.
Je soulignais juste que le relais médiatique consistant à ranger l’abbé dans toutes les perversions qu’on peut s’imaginer me dérangeait au vues des 8 pages du rapport que j’ai lu.
Et qu’en le lisant, on pouvait s’étonner de la position candide, presque choquée de l’institution commanditaire de l’étude.
Ce qui était l’occasion d’affirmer une seule chose, c’est que la vie est complexe et que j’aime bien qu’on essaie d’avoir du discernement si on veut l’espoir de comprendre et d’avancer.
Et d’ailleurs je ne peux pas m’empêcher de conclure sur la nomination de la présidente de l’Assemblée nationale. Yaël Braun.
Est-ce que c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle, je n’en sais rien.
Par contre, ça me paraît important de rappeler que manquer de clairvoyance est une chose à titre personnel. Mais ça a de graves conséquences quand on est à ce poste.
Elle avait prononcé une courte allocution le 10 octobre dernier dans l’hémicycle, soit trois jours après l’attaque du 7 octobre.
« Devant cette barbarie, je veux redire ici qu’Israël est un pays ami à qui je veux réaffirmer, au nom de la représentation nationale, notre totale solidarité et notre soutien inconditionnel »
Je ne vois pas comment elle pouvait ignorer que des milliers de civils seraient tués par la réponse israélienne. Vu que moi et pas mal d’autres simples citoyens on savait que c’était la perspective.
Déplorer tous crimes et dire sa compassion est très différent de ce qu’elle a fait. Admettons que ce soit une simple absence d’intelligence sur ce coup, comme on peut tous en avoir. La gravité de la suite des évènements, ne serait-ce que pour participer à l’apaisement, aurait voulu qu’elle ne puisse plus occuper une telle fonction. J’aurais appelé ça la décence.
Heureusement, Macron est tellement beau que le reste du monde n’écoute peut être pas trop la présidente du perchoir.
Antoine VERNIER, sociologue, vit à Angers dans une cabane sans eau et sans électricité.
En 2022, il court 23 marathons de suite jusqu’à Davos. De ce voyage, il réalise un documentaire « Et si on parlait d’amour !? » et en écrit un livre qui porte le même titre.