Semons l'Amour

Marathon 31/100 : 39 km, (Lienz – Greifenburg)

Lanceur d’alerte.

Joël était avec moi ce matin. Je pensais à ce texte qu’il a partagé. Un texte de Victor Hugo qui s’étonne de celui qui nous prend pour un étranger dans son pays.

J’y pensais parce que j’ai beau changer de territoire, de culture, j’ai cette sensation de rester au même endroit.

Je croise chaque jour des personnes qui me sourient. Qui ont cette dérision face au mystère qu’est la vie, qui comme moi tentent juste d’attraper quelques papillons avec le filet qu’est notre cœur. Voir photo.

Une idée en amène une autre, j’ai un flash. En août 2023, je suis avec Karine aux sources d’Ein Gedi. Près du lac de Tibériade. La Mer morte du côté israélien.

C’est une chute d’eau au bout d’un long canyon en plein désert. Là où le Christ aurait été enseigné par les esséniens jusqu’à ses 30 ans selon Édouard Schuré.

Une troupe d’une trentaine de jeunes gens. De superbes garçons et filles plein de vie, habillés en soldat, arrivent et s’ébrouent… Ils font juste leur service militaire obligatoire durant ce weekend…

Qu’est-ce que je fais là, moi le petit français qui ne parle même pas l’anglais.

C’est le contraste entre l’insouciance de ces enfants de 18 ans et ce à quoi ils ne voient pas qu’on les prépare qui m’interpelle.

Je pense aux parents de ces filles.

Et puis, il y a un garçon en retrait qui se tort les mains, qui tourne le dos à cette scène, qui souffre.

Je ressens qu’il sait. Il a les informations. Son cœur a fait disjoncter son cerveau. Plutôt passer pour un débile et survivre…

J’aurais aimé lui parler. Je n’ai pas osé.

Et puis une libellule bleue apparaît. Elle se pose sur ma main. Elle reste longtemps. Autour de moi, on s’étonne.

Je balaie négligemment ce qu’ils voient comme étrange…

Ce matin, ma méditation a été plus longue. Mes prières aussi. J’avais besoin que le sable se dépose totalement de l’écran de mon esprit. Pour appeler de l’aide pour mon corps et pour mon cœur. Que ce soit moins difficile… Il en reste tant.

J’ai suivi la rivière. Par des pistes cyclables sinueuses. C’est plus long, mais c’est plus agréable.

Je suis à jeun alors ça tire un peu jusqu’au km18.

Et après un fastueux déjeuner, Je Nous aime de manière si évidente que mes genoux prennent beaucoup de plaisir à faire défiler le paysage.

Je Nous Aime parce que je sens à quel point, c’est par vos mots que souvent grandit ma confiance. Comme je sens que c’est par ma confiance que grandit aussi votre confiance.

Julien Assange, le lanceur d’alerte a été libéré lis-je dans le journal.

Je pense à son courage. A celui de Rima Hassan, de Barbara Pravi.

Je pense tout particulièrement a Edward Snowden que j’admire. Un film lui a été consacré en 2016. Réalisé par Oliver Stone.

Je pense à lui parce qu’il est exilé de son pays, les États unis depuis plus de 10 ans. Il n’a pas réussi à ce que cela nous fasse dire non. Pas encore…

C’est Vladimir Poutine, que je ne crois pas être un saint, qui l’a accueillit. Snowden espérait la France. Refusé par François Hollande.

Son crime ? Avoir dénoncé quelque chose que tout le monde sait. Les données personnelles de chacun de nous sont utilisées pour des intérêts privés. Il est allé un peu plus loin pour souligner cette information connue de tous. Il a fourni des preuves que la CIA est à la manœuvre et que ces informations ont été utilisées à des fins électorales.

Je pense à lui en courant je crois pour relativiser l’effort que j’ai à fournir.

Je vois des fleurs, des papillons, des personnes adorables et personne ne me fait d’ennuis judiciaires.

Lui, il est comme en cavale, attendu comme un ennemi de la Nation.

Ce qu’il dit c’est que nous sommes déjà rentrés dans un système autoritaire qui utilise la peur, la propagande et internet pour contrôler la population et que cela ne cesse de s’amplifier et que c’est extrêmement dangereux.

Ce que j’aime chez lui, c’est qu’il est ce que les chrétiens ont appelés le martyr. Celui qui sait qu’il va vers un chemin de croix en agissant, mais qui, (notez bien l’expression) en son âme et conscience, ne peut pas faire autrement.

Ils sont nombreux ces lanceurs d’alertes. Innombrables. On les croise dans notre quotidien.

Je ne suis pas sûr d’être l’un d’eux. Je tente moi juste une piste pour que nous nous éloignions des dangers dont ils nous parlent. Comme participer à émettre des étincelles. Je sais que tôt ou tard il y en a une différente d’étincelle qui apparaîtra. Une que chacun reconnaîtra et qui changera à jamais l’histoire.

J’arrive enfin au camping que je visais. Ils m’ont répondu ok pour une chambre à 45 €.

Me voilà face à un lac reflétant les montagnes. De nouveaux des jeunes insouciants. Ceux là jouent au volley, font des saltos depuis un plongeoir.

Je profite de la baignade des frites du bar. Heureusement, parce que finalement le camping se ravise. La chambre, une seule nuit, ce n’est pas possible.

2km de plus. En arrière en plus… Pour espérer une solution… Une bonne ou une mauvaise nouvelle ?

Je rencontre alors Elizabeth et son mari. Et j’ai immédiatement ma réponse…

A demain. Un peu plus loin.

Une réponse

  1. Jésus savait ce qui l’attendait, mais en se laissant crucifié, pardonnant à nous autres pêcheur, il a répandu l’amour universel. L’aggravation du climat, va engendrer un repli sur soi, et des guerres. Mais la vraie solution, c’est l’amour de l’autre et rejeté la peur qui nous conduit à l’abîme. Alors Antoine, merci pour l’espoir que tu propage. Bisous 😘

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