Semons l'Amour

Marathon 22/100 : 46 km, (Camping Walenstadt – Fideris)

Nous revoilà sur une étape prévue. Le détour “Sommet de la paix” est récupéré. Nous étions également aujourd’hui sur l’avant dernière étape faites il y a 2 ans.

Je retrouve les montagnes, les routes, les fontaines, la supérette. C’est comme si rien n’avait changé. Comme si ces chalets et ces rues étaient au coin de la mienne. A peine à quelques minutes.

Si l’on m’avait dit que je parviendrais à refaire ces 23 marathons. Parce que oui, demain je vais arriver à Davos. Il y a peu de kilomètres. J’en suis le premier surpris.

Pas de quoi en faire toute une histoire…

Davos, c’est la fin de mon premier documentaire, de mon livre. Un défi que je croyais impossible. Juste une manière de prétendre que nous pouvons être libre, que nous pouvons décider de ce que sera le Monde. Que le plus faible d’entre nous, est capable de toucher le ciel.

Cet endroit n’est cette fois qu’une étape parmi d’autres. Même pas au quart d’un parcours fou. Qu’est-ce qu’il m’a pris !

Tout cela me ramène à celui que j’étais il y a 2 ans aussi, à ce que je vivais à ce moment là. Les bons moments, la pluie et le froid qui avaient presque eu raison de moi et la taverne familiale qui nous avait réchauffé.

J’y suis pour écrire.

Celle qui m’accompagnait à ce moment là n’y est plus. Je pense à elle. Comme à toutes celles que j’ai eu la chance d’aimer. Il y a les souvenirs des belles choses. Elles restent. Et puis il y a ce que l’on apprend de nos histoires.

Je crois ce qui me touche le plus, c’est quand l’amour reste. Quand le pardon est réciproque au point qu’il ne reste plus que le désir du bonheur de l’autre.

Aujourd’hui, je sais que Davos, où se réunissent les plus grandes fortunes du monde pour disserter sur leur monde idéal, est aussi simplement une station de ski. Un endroit dans une montagne où toutes sortes de personnes ont toutes sortes d’histoires.

Qu’il y en a parmi eux qui me ressemblent.

J’aimerais, je crois, rencontrer l’un d’eux. Qu’il me parle de lui. De ce qu’il a vécu, de ce qu’il a appris. De ses espoirs, ses folies, ses rêves. Ceux que je saurais qu’ils se réaliseront rien qu’en voyant le feu briller dans ses yeux.

La route était longue malgré tout aujourd’hui. J’avais une petite pointe sous le genou à négocier. Je pensais à vous. A vous qui avez la gentillesse d’espérer avec moi, d’enrichir ce projet par vos pensées.

Je pensais aussi à toutes les personnes de la commune où je vis qui se sont investis pour organiser un weekend des transitions.

Ils savent que le monde change tout le temps. Alors ils l’accompagnement en musique, en réflexion, en beauté à défaut de tout à fait être sûr d’où aller.

Je voudrais saluer toutes les communautés qui ont ces élans.

Le plus précieux n’est pas ce que je fais à mon avis. C’est un projet exceptionnel pour toucher au socle du monde. Mais le plus précieux, c’est le quotidien. Ce que vous vivez instant après instant avec ceux qui vous entourent.

C’est d’ailleurs le propos du second film “24h pour s’aimer”.

Je prends 4 mois là, à mes enfants, à mon quotidien, pour essayer de faire ce qui je crois m’est demandé.

On cite souvent des grands hommes comme Martin Luther king, Gandhi… Je crois qu’ils ont eu le mérite d’être les vecteurs d’un mouvement de fond. D’un ras le bol d’une minorité déterminée parce qu’elle n’avait presque plus le choix.

Nous n’en sommes pas encore là de notre côté. Mais dans ces minorités, combien d’hommes et de femmes, dans le quotidien, ont affronté les coups et ainsi participé à l’histoire collective.

Enfin, un mot sur le fait d’avoir choisi, pour l’instant de courir 7 jours sur 7. Je n’ai pas vraiment l’explication. Mes choix sont souvent intuitifs.

Mais je crois que c’est ma manière de dire, à partir du moment où je suis parti, je sais que chaque moment qui passe, des corps tombent, des cendres souillant les cahiers d’enfants.

C’est aussi une technique de programmation mentale. Tous les matins, mon corps sait qu’il doit trouver les ressources. Rassurez-vous je trouve qu’il n’a pas tant à se plaindre de moi.

Je me fixe des objectifs aussi.

Comme l’arrivée de mes enfants, programmée par billets d’avion. J’ai promis de les retrouver et j’aime qu’ils puissent penser que les adultes sont fiables et qu’une idée qu’on est capable de formuler est par nature un champ des possibles.

A demain à Davos.

Il y aura peut-être Madonna. Ça me paraîtrait le minimum pour nous encourager pour la suite, les montagnes, la chaleur, les Hommes, leurs folies, leurs miracles. Tout ça tout ça.

PS : la phrase de ma fille aujourd’hui “Quand on ne peut revenir en arrière, on ne doit se préoccuper que de la meilleure façon d’aller de l’avant”.

PPS : celle de mon ami Gaël : “Les fautes sont grandes quand l’amour est petit”.

PPPS : une photo spécialement dédicacée pour toi Annie

PPPS : Merci à tous de vos mots et vos pensées si douces. La douceur est une arme fatale !

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