Semons l'Amour

Marathon 21/100 : 36 km, (Camping Vorauen – camping Walenstadt)

Retour à la normale pour cette étape. J’ai pu courir tranquillement tout le long. Parce que c’était une étape avec 10 km de descente de la montagne pour démarrer. Puis une longue et magnifique piste à vélo en surplomb du lac de walenstadt pour les 26 derniers.

Résultat, je suis arrivé juste avant midi. Quelques minutes seulement après Joël.

Ce qui fait que les 700 kms de montagnes devant nous et dont les longues montées sont des Everest pour Joël vont sans doute nous obliger à réfléchir à notre organisation.

Une étape en tous cas qui permet de récupérer, au soleil, devant le magnifique lac de Walenstadt.

Voici ce que j’ai envie de partager de ce marathon :

Ma fille vient d’avoir un téléphone. Elle m’envoie des messages d’une beauté à couper le souffle. Récemment elle vient d’entreprendre de m’envoyer des phrases qu’elle trouve dans je ne sais quel cahier. Voici sa dernière : “Toute existence tire sa valeur de la qualité de l’amour : Dis – moi quel est ton amour et je te dirai qui tu es“.

J’ai aussi envie de citer de nouveau le poème de Khalil Gibran, L’Amour. Les premières phrases me font à chaque fois frissonner. Il commence ainsi :

“Quand l’amour vous fait signe, suivez-le.

Bien que ses voies soient dures et rudes. (…)”

Voici la lecture de Julie Dratwiak :

J’ai parfois l’impression qu’on se méprend sur l’immensité que j’entends dans ce terme “Amour”. Ce n’est pas doucereux, facile, gentillet. Cela exige de se transformer, de se questionner, de prendre des risques, de perdre.

C’est un terme que je marie volontiers avec la vérité et le courage. La vérité, c’est quelque chose que notre âme peut savoir mais qui n’arrange pas toujours notre égo.

J’étais au 30e kilomètre. Les sensations dans mon corps étaient bonnes. De celles où, avec lui, nous réussissions à faire ce qui nous paraissait important.

Il y avait dans un coin de ma tête, la beauté fauchée par nos guerres et de l’autre ces paysages de montagnes majestueuses et de lacs faisant briller le ciel. Le sentier s’élève au dessus du lac. Je surplombe alors quelques maisons. Dans l’une d’elle, une petite véranda rayonne sur le lac. Je me dis “quel privilège !”. Il y a des arbres à chats dans ce paradis. Sur l’un d’eux, un matou blanc aux oreilles noirs trône de son élégance féline.

Loin des bruits du monde, il y a ce chat dans son royaume. Et puis, j’aperçois alors ce que le Roi matou regarde. 2 petits chats. Et mon cerveau s’arrête sur le petit coup de patte espiègle, curieux et timide de l’un sur l’autre.

Je vous détaille cette image parce que je crois qu’elle permet de rendre compte de ce que je ressens quand on me parle de Sommet pour la paix actuellement.

C’est pour moi l’exact inverse. Je vois le bruit des hélicoptères, les mensonges souvent sur les intentions, la prétention d’intelligence, d’écoute.

Je rêve de voir des Présidents qui sachent la valeur du récit de l’écrivain yougoslave Velibor Colic cité par Christian Bobin dans “L’inespérée”. Et qui le disent de cette manière.

Je vous mets l’extrait en photo.

Qui parle de la beauté des hommes et des femmes russes, ukrainiens, israéliens, palestiniens de leur pays pour qu’on voit mieux l’obscène des folies que nous laissons faire ?

A ceux qui croient que l’ennemi c’est tel ou tel président. Le Hamas, Poutine, Trump. Ces figures du mal qui nous sont vendues. Comme pour acquiescer des vertus de nos représentants. Ce prêt à penser qui simplifie et endort tiendra t-il encore longtemps dans notre pays dont la majorité plébiscite l’extrême droite ?

Je rêve que ces dirigeants cessent de nous engager, sous les coups, de les rendre en prétendant que c’est le seul chemin, mais plutôt qu’ils trouvent les mots, les symboles, les actes d’exemplarités pour que chacun de nous ayons envie de se lever pour laisser la place à l’amour.

Maurice Zundel, un prêtre Suisse que j’aime beaucoup dit que ce n’est pas celui, que lui appelle Dieu, qui empêche la joie des Hommes. Pour lui, ce sont les Hommes qui empêchent Dieu de leur offrir le meilleur.

J’ose aujourd’hui ma parole. Parce que je vois combien ceux qui vocifèrent peuvent prendre toute la place.

On déplore les guerres, mais les livres d’histoires se contentent de détails pour en dire les causes profondes. Nous renvoyant à la fatalité.

Faisant passer ce qu’un enfant pourrait voir pour une naïveté.

Il y a la guerre parce que c’est plus dur d’aimer, d’apprendre de ce qui nous fait mal, plutôt que d’y réagir comme on voudrait faire disparaitre le messager pour ne pas entendre le message.

Je suis un père et j’essaierais du mieux possible de protéger mes enfants.

Demain, avant dernière étape avant Davos.

PS : Merci de tout cœur pour votre soutien. Vous êtes des anges.

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